MONTRÉAL, le 8 nov. 2023 /CNW/ – Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Radio-Canada (STTRC-CSN) lance un appel à la solidarité avec les 547 collègues de TVA qui ont appris la semaine dernière la perte de leurs emplois.
L’ampleur des postes abolis a généré une onde de choc et un rude constat.
« Même les grandes entreprises peinent à faire preuve de résilience devant le monopole de plus en plus oppressant des géants du Web que sont Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (GAFAM) et les nombreuses plateformes en ligne », mentionne le président du STTRC, Pierre Tousignant.
L’annonce de pertes de 547 emplois au Groupe TVA n’est que le dernier chapitre d’une série d’abolitions d’emplois et de réductions d’effectifs qui ont touché les médias québécois au cours des derniers mois.
Les anciens quotidiens de Gesca, regroupés sous le nom de Coops de l’information, ont amputé le tiers de leur personnel. Le vent de coupes a aussi touché Bell Média, Postmedia et CTV. En début d’année, une autre rationalisation de 240 postes a été annoncée chez Québecor. Métro et Métro Média ont fait faillite. La fin des Publisac aura assurément un impact sur la distribution des hebdos partout en région sans compter les compressions de 100 millions annoncées pour Radio-Canada en 2024.
Le STTRC juge qu’il est plus que temps de réinvestir dans nos entreprises médiatiques. « L’adoption de la loi C-18, loin de freiner les ailes des GAFAM, a fait disparaître l’ensemble des médias d’information des plateformes, les réduisant à une forme d’anonymat dans un monde de plus en plus numérique. Les médias d’information sont de plus en plus isolés », insiste le président Pierre Tousignant.
Le STTRC ne peut que constater que le réinvestissement et une vision globale tardent à arriver. En attendant, c’est par centaines que des travailleurs se retrouvent sans travail, en pleine crise inflationniste.
Nous assistons à une érosion sans précédent des voix d’information, de l’expertise technique, de la production et de la création qui constituent une forme d’identité de ce que nous sommes comme société québécoise », complète Pierre Tousignant.
Le rempart promis par le gouvernement fédéral avec la Loi C-18 fait office de gruyère et « l’aide globale » que semble étudier le gouvernement du Québec devra consolider non pas la sous-traitance, mais l’expertise développée depuis des décennies dans nombre de médias d’information au Québec.
Le STTRC, à l’instar d’autres travailleurs et travailleuses du monde des médias, réclame une solution pressante pour préserver ce qu’il reste de diversité dans nos différents lieux de diffusion.
SOURCE Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada (STTRC)